Claude Goenvec

Producteur de cidre, Claude Goenvec travaille avec la nature

Ouest-France 30 avril 2011

Rencontre

Cela fait longtemps que le producteur de cidre fouesnantais Claude Goenvec a choisi de travailler avec la nature. Il offre un cidre de haute qualité qu'il n'a de cesse de produire dans le respect de l'environnement.

Pratiques respectueuses

« Les pommiers sont dans leur élément dans le bocage fouesnantais, sur un coteau orienté au sud et qui descend vers la mer. Ils sont sur de petites parcelles entourées de talus, protégés des vents dominants et bénéficiant d'un très bon ensoleillement. Le pommier à cidre est un arbre très rustique, ne craignant pas les gelées tardives ». Il n'est pas très productif et comme Claude Goenvec recherche la qualité des fruits et non le rendement, il n'ajoute pas d'engrais. « On est tout un groupe appartenant au réseau PFI, Production Fruitière Intégrée. Ce n'est pas du bio, plutôt de l'agriculture raisonnée ». Pour un cidre élaboré à partir de principes raisonnés, le rendement n'excède pas un 30 tonnes de pommes à l'ha.

Abeilles et auxiliaires

C'est ainsi que Claude et ses amis ont pour philosophie de favoriser les auxiliaires, ces petites bêtes qui mangent les nuisibles (pucerons, acariens), comme les larves de coccinelles. Les interventions chimiques sont donc très rares. « Au printemps, on départ de la végétation, on fait des fongicides, bouillie bordelaise ou soufre, pour protéger les pommiers. On utilise pratiquement les mêmes produits que l'agriculture bio ». Les apiculteurs mettent leurs ruches dans les vergers, les abeilles pollinisent. « On évite tout traitement au moment du vol des abeilles. Et à partir de juin, on ne traite plus jusqu'à la récolte ». Pas de désherbants non plus. « On a fait le choix de ne pas désherber au pied des arbres. Les pommes tombant sur l'herbe se conservent mieux et dans l'herbe, il y a beaucoup d'auxiliaires ! Ces choix s'intègrent bien dans la notion d'AOC : produit de qualité et produit sain ».

La qualité avant tout

Cherchant ce qui est le mieux pour l'environnement, le consommateur et le producteur, Claude Goenvec revendique la qualité des produits. « Nous sommes exclusivement des producteurs fermiers et des artisans, pas des industriels. L'extraction maximale du cidre pur jus ne dépasse pas 650 litres à la tonne. L'AOC Cornouaille a la puissance et la longueur en bouche que n'ont pas les autres cidres. Il peut remplacer le vin ! ».

Claude Goenvec : une passion pour les chevaux bretons

vendredi 07 janvier 2011 Ouest-France

Cidrier bien connu, Claude Goenvec est aussi le représentant, pour le canton de Fouesnant, de la Société des éleveurs de chevaux bretons de l'Odet. Il possède plusieurs de ces chevaux très anciens.

Depuis la nuit des temps

« Mon grand-père avait un cheval de trait pour travailler dans son exploitation agricole. J'ai continué l'élevage ». Aujourd'hui, Claude Goenvec possède cinq juments, Jacquetta, qui a 13 ans, Merena et sa fille de quatre ans Tempête, Quéléa et Kiruna. « Un cheval, ça vit une vingtaine d'années, parfois 30 ans ». La race existe « depuis la nuit des temps ». Avant, il servait plutôt de monture. « Il était assez petit. C'était un bon trotteur. On lui apprenait même à trotter à l'amble! Il servait pour les déplacements, à la place des bicyclettes ». Puis il a été voué à l'agriculture, dans la deuxième moitié du 19°S, en remplacement des bovins. « On a alors agrandi le format. On a croisé des juments avec des étalons Norfolk anglais ».

Dociles et pleins d'énergie

Dans les chevaux bretons actuels, on distingue le postier et le cheval de trait, comme ceux de Claude Goenvec. De taille moyenne, ils sont assez rustiques, puissants et pleins d'énergie. Dociles aussi « Ils ne sont pas rétifs, ils sont gentils. Ils mettent de la bonne volonté à ne rien faire ! Quand on a un cheval qui obéit, qui travaille, qui nous connaît, c'est vraiment du plaisir. Ici, toute la famille s'en occupe ». Le regard pétillant, Claude Goenvec n'est pas avare de détails. « Ils ont une mémoire extraordinaire, ils observent tout. Ils sont craintifs de nature. Les rassurer, les mettre en confiance, ça fait aussi partie du plaisir »

Patrimoine breton

La commune de Fouesnant, avec une dizaine d'éleveurs, est une des communes du Finistère qui possède le plus de chevaux bretons. Ne craignant pas le froid, toujours en pâture, les bêtes contribuent à l'entretien du territoire. « Elles nettoient les petites parcelles non utilisables pour la culture. C'est la gestion pastorale ». Plus encore, les chevaux font partie du patrimoine, complices depuis toujours avec les hommes. Et pourtant, ils sont de moins en moins nombreux, la plupart des éleveurs ne les faisant plus reproduire. « On ne les utilise plus pour le travail. Et comme les gens ne veulent plus manger du cheval, alors la plupart des éleveurs ne font plus reproduire. La race risque de disparaître. On les garde uniquement pour le plaisir et la tradition. Et on les utilise pour le loisir ». Dans le canton de Fouesnant, pour les pardons, les démonstrations, la Fête des Pommiers, la charrette du Père Noël, on attelle ainsi une douzaine de chevaux. Toujours dociles et toujours gentils.